Le tire-allaitement
Le tire-allaitement

Pendant ma grossesse, je me suis beaucoup documenté sur l’allaitement. j’étais théoriquement prête à assumer le choix de nourrir ma fille au sein, tout en me laissant une échappatoire vers le biberon dans le cas ou ça ne se passerait pas comme je le voulais… l’allaitement « sans pression » en somme (enfin, c’est ce que je croyais)

Dès la naissance, mon bébé a été classifié dans la catégorie des enfants à « gros besoins ». Par gros besoins, on sous-entend, un besoin irrépressible de téter. Pour se nourrir, pour soulager ses angoisses, pour trouver le sommeil… pour tout. A tel point qu’elle a passé ses premières heures de vie soit accrochée à mon sein soit à hurler.

J’ai appris à ce moment là qu’après un accouchement par voie basse, la montée de lait met en moyenne 48h à arriver… en revanche, cela peut prendre 24 à 48h de plus en cas d’accouchement par césarienne. En effet, le fait que le bebe ne passe pas par le bassin, ne déclenche pas toute la « mécanique lactique ».

Bref, au bout de 36h de tétées intensives, j’étais épuisée, le coeur au bord des yeux, les seins endoloris et sanglant. Je n’y prenait aucun plaisir et croyez moi, elle non plus.

A ce moment là, ayant pitié de moi, les puéricultrices m’ont proposé d’utiliser le tire lait pour stimuler ma montée de lait d’une part, mais surtout pour quantifier l’alimentation de ma fille.

Quelques heures / jours plus tard, la montée de lait a fini par arriver et la donne a changé… J’avais beaucoup de lait… tellement que ma fille s’étouffait à chaque tété. J’avais beau en extraire à la main avant de la nourrir, elle passait son temps à s’étouffer. Et moi, je passais mon temps à culpabiliser, a appréhender la prochaine tétée et à être trempée H24.

En somme, j’ai détesté allaiter autant que ma fille a détesté boire au sein (et je n’ai absolument pas honte de le dire). Nous avons donc, en accord avec le pédiatre, la sage femme et Mathieu décidé de Tire-Allaiter.

Le tire-allaitement c’est quoi ? Cela consiste « simplement » a tirer le lait pour le donner à l’enfant au biberon pour maitriser le flux et la quantité de lait qu’il avale. Bon, c’est contraignant et super fatiguant puisqu’il faut tirer au moins 6 à 8 fois par jour dans un premier temps, de jour comme de nuit… mais c’était la solution adaptée pour nous.

Et la clé c’est ça… il faut que ça nous convienne, que la manière de nourrir votre enfant vous convienne ! Pour moi, c’était le compromis pour que ma fille puisse avoir du lait maternel sans qu’elle ou moi ne souffrions en s’entêtant au sein.

Honnêtement, ce n’était pas gagné. A la fin du premier mois, je pleurais chaque soir de fatigue et chaque soir je me disait que je devais arrêter ça. C’est Mathieu qui, un peu durement à l’époque, m’a poussé à continuer car pour lui c’était le mieux à faire pour notre fille.

Aujourd’hui, elle à quasi 4 mois et je tire encore mon lait matin et soir pour qu’elle puisse conserver 2 biberons de lait maternel par jour. Pas forcément par choix, mais plutôt par raison. Avec ce virus qui court les rues… c’est une manière de la protéger un peu plus.

La morale de cette histoire (si je peux le dire ainsi), c’est que malgré les conventions qui « imposent » maintes choses, malgré choix bornés que vous faites avant le naissance, le plus important c’est d’écouter vos convictions changer ! Au fond, vous savez que vous faites le mieux pour votre bébé que ce soit au sein, au tire-lait ou au biberon, que ce soit avec du lait en poudre, du lait maternelle…

Finalement, le principal c’est d’être en phase avec vous même à l’instant T, car qui dit maman épanouie dit bébé serein et joyeux.

A très vite,

Ali