Il est des expériences qui marquent une vie… La naissance de ma fille est clairement de celles-là ! Tout au long de ma grossesse bien que beaucoup imaginaient un naissance précoce, j’ai toujours senti que j’irais au bout… J’avais même décidé d’aller au bout !

Et forcément, puisque ce que femme veut, dieu le veut… Elle est née le jour du terme comme je l’avais souhaité ! Voici le récit d’une journée (et demi) pas comme les autres…

Mardi 14 Janvier – 12h30

Avec ma maman, nous sommes allées nous faire un petit resto. Veille du terme, la crainte d’un déclenchement était palpable. Tellement que les douleurs que je ressentais ce midi là me semblaient liés au stress.

Mardi 14 Janvier – 15h30

Après un thé et quelques chocolats, ma mère est repartie… me laissant seule devant ma facturation… Et oui, en janvier on boucle la compta de l’année précédente. Je crois avoir envoyé mon dernier mail (une facture) à 18h30.

Mardi 14 Janvier – 19h

Ça commence franchement à tirailler… Je me dis qu’il est peut être temps de lancer un chrono entre ce qui semble de plus en plus ressembler à des contractions… Nous en sommes à une toutes les 6 minutes. J’en fais part à Mathieu qui, tout excité se lance dans la cuisson d’un plat asiatique pour le dîner.

Mardi 14 Janvier – 20h15

Après 2 spasfons et une douche bien chaude, les contractions s’amplifient… . De celles qui empêchent de parler pendant 45 secondes. Nous en sommes à une toute les 4/5 minutes. Nous décidons d’appeler mon frère pour qu’il vienne s’occuper de notre chien, Francis. La valise est déjà dans la voiture depuis Noël. Compte tenue de l’imminence du terne, nous savons que nous ne reviendront pas à la maison à 2.

Mardi 14 Janvier – 21h30

Arrivée à la maternité, après un examen rapide, col effacé et ouvert à 3,5… C’est confirmé, notre petite fille pointera le bout de son nez prochainement et vue l’heure, ce sera probablement pour demain. Nous nous installons en salle de monitoring… On me demande si je souhaite quelque chose pour la douleur… A ce moment là, je n’en vois pas l’utilité (je vais regretter ce choix 1h plus tard).

Mardi 14 Janvier – 23h30

Le col est a 4, ça n’évolue pas très vite, en revanche, les contractions se sont franchement amplifiées et rapprochées. L’anesthésiste est dans le coin et me propose la péridurale avant d’aller se reposer un peu (lui, pas moi)

Mercredi 15 Janvier – Minuit passé

Mes veines n’ont pas décidé d’être coopératives, il a fallu 5 essais avant de réussir a me poser le cathéter qui servira à me passer les différents médicaments pendant le travail. Ça a été le plus dure, car la pose de la péri a été douce et sans douleur. Oh joie… 10 minutes après la pose, je ne sens plus les contractions… Je m’endors même ! Mathieu quand à lui prend son mal en patience et regrette franchement d’avoir cuisiné si épicé au diner.

Mercredi 15 janvier – 1h30

Le col est ouvert à 4, toujours. La péridurale à stoppé les contractions. La sage-femme avec une douceur et une bienveillance incroyable me propose de percer la poche des eaux… J’accepte en espérant que cela relance ce travail. Tout en sentant l’eau tiède s’écouler un peu plus à chaque contraction, je me rendors.

Mercredi 15 Janvier – 4h

Le col est ouvert à 4 large… décidément, ça n’avance pas ! Les contractions sont pourtant fortes et régulières sur le monitoring. De mon coté, je ne sens aucune douleur et profite pour dormir encore un peu. Mathieu à enfin compris que le fauteuil accompagnant pouvait s’allonger… Une belle révélation pour lui.

Mercredi 15 Janvier – 5h

Le col est à 5… enfin, ça bouge en peu… mais pas assez vite selon mon médecin qui recommande la pose d’une perfusion d’ocytocine pour accélérer les choses.

Mercredi 15 Janvier – 6h

Le col est à 6… à cette allure, pour 10h, nous aurons notre bébé dans les bras ! Je sens de plus en plus la péridurale s’atténuer d’un coté, puis de l’autre… j’appuie pour relancer une dose et me tourne d’un coté, puis de l’autre.

Mercredi 15 Janvier – 7h

Le col n’a pas bougé… On me donner du spasfon et je passe en position assise pour tenter d’accélérer les choses.

Mercredi 15 Janvier – 8h

Le col est à 7, la position semble fonctionner… la péri un peu moins ! Je commence sérieusement à souffrir des contractions… D’autant plus qu’avec l’ocytocine, celles-ci sont très rapprochées et douloureuses. De son coté, notre fille tient le choc et son petit coeur ne montre aucun signe de faiblesse.

Mercredi 15 Janvier – 10h

Le col est toujours ouvert à 7… On me re-propose de m’asseoir mais la position est difficilement tenable compte tenu de l’atténuation de la péri à droite… Saintes sont les femmes qui réussissent à accoucher sans anti-douleur.

Mercredi 15 Janvier – 11h

Le col est ouvert à 8. Les contractions me déchirent tellement que l’anesthésiste me donne un « bolus » de péri supplémentaire pour me soulager. Et quel soulagement…

Mercredi 15 Janvier – 13h30

Le col est toujours à 8, ça fait maintenant 12h que la poche des eaux est percée, on me passe donc une perfusion d’antibiotique pour éviter une infection. Mon bébé va toujours bien, moi je commence à fatiguée franchement !

Mercredi 15 Janvier – 15h

Cela fait 4h que le col est bloqué à 8… La péridurale ne fait de nouveau plus effet… Je ne fais franchement pas la maline tant la douleur le paralyse. La décision est prise de passer à l’option césarienne. On me prépare, Mathieu aussi enfile son costume pour m’accompagner.

Mercredi 15 Janvier – 15h42

Après une nouvelle « grosse » dose de péridurale, je ne sens plus rien si ce n’est la nausée monter. Puis tout s’enchaine… Mathieu est à coté de mois, on ne voit rien à part un champ opératoire et une dizaine de personnes autour de nous. J’ai la chance que ce soit mon gynéco qui soit de garde et à 15h42, au dessus le champ, apparait notre poupée… hurlante et recouverte de liquide. Un moment incroyable…

Ça y est, elle est la, elle va bien, elle ressemble à son père… elle est magnifique… Nous sommes trois désormais !

Je ne vous cache pas que la frustration a été grande après mon accouchement… Notre fille a pleuré quasi non-stop pendant 48h tant la durée du travail l’a traumatisé et moi, en parallèle, je pleuré avec elle. J’avais le sentiment d’avoir échoué à la faire naître « correctement », qu’on m’avait volé mon accouchement. 21h de contractions pour finalement une naissance par césarienne en 5 minutes !

Avec du recul, c’était un moment à part, exceptionnel à sa manière. Et la conclusion est tellement belle…

A très vite,

Ali